Jardins de la côte d'azur

Côte d'Azur... Ce nom inventé par un poète français de la seconde moitié du XIXe siècle évoque à lui seul l'atmosphère merveilleuse d'une région connue surtout pour ses plaisirs balnéaires, mais qui recèle pourtant bien d'autres charmes : ses jardins. D'Hyères à Menton, sur une étroite bande d'environ trois cents kilomètres, la Côte d'Azur cache en effet un très grand nombre de jardins publics ou privés, dont l'étonnante variété s'explique aussi bien par le riche éventail des variations climatiques que par les aléas de l'histoire. Des jardins les plus célèbres et les plus spectaculaires aux jardins intimes et amoureusement dessinés par des amateurs passionnés, c'est donc une autre Côte d'Azur que le lecteur est convié à admirer d'un regard neuf, à travers les magnifiques photographies de Vincent Motte. Celles-ci accompagnent un texte passionnant et original, dans lequel les considérations sur l'horticulture sont harmonieusement mêlées aux allusions historiques, littéraires et artistiques, composant un véritable hymne poétique à la végétation de la Côte d'Azur. Cet ouvrage, dont une première édition reliée avait paru en 1994, comprend en outre un carnet d'adresses. Parlant du Midi de la France à son ami Auguste Vacquerie, Victor Hugo s'exclamait : " Je vois les plus beaux pays du monde "... De fait, et avant même que ne soit inventée l'expression " Côte d'Azur ", nombreux sont les écrivains du XIXe siècle à avoir vanté les charmes d'une région privilégiée, où le printemps est éternel, où les collines croulent sous une végétation luxuriante, avec la mer qui se détache pour colorer l'horizon. Depuis, le tourisme a transformé cette région qui, en un siècle, a plus changé qu'en mille ans. Pourtant, si le cyprès dans la campagne a remplacé l'olivier qui faisait l'admiration de Hugo, si les marais du littoral sont devenus marina, la tradition florale exceptionnelle de la Côte d'Azur, elle, n'a pas cessé d'exister. Ainsi, du XIXe siècle à nos jours, les jardins de la Côte d'Azur, en se multipliant, n'ont cessé d'évoluer au gré des fantasmes de leurs créateurs et de leurs propriétaires, désireux de réaliser des œuvres à la mesure et à la démesure de leurs rêves. Jardins de la Belle-Epoque, tels celui de la villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat ou celui de la Garoupe, dont les marches de marbre blanc conduisent à la mer ; jardins des années trente telles les Serres de la Madone à Menton où Lawrence Johnson acclimatait les fragiles plantes qu'il rapportait de ses voyages en Afrique et en Chine ; jardins contemporains, créés par de grands couturiers, des artistes, des princes et des rois en villégiature ou, plus simplement, par des retraités passionnés, c'est donc le riche éventail des différents jardins de la Côte d'Azur que l'auteur et le photographe, chacun orfèvre en sa matière, ont l'ambition de faire découvrir. Aussi, en plus des domaines ouverts au public, ce livre révèle-t-il de nombreux jardins privés, dont la plupart n'ont jamais été photographiés, sans pour autant négliger les œuvres des grands paysagistes du passé comme du présent (de Russell Page à Jean Mus et Gilles Clément), véritables théâtres d'art vivant faisant appel à la sensibilité et à l'imagination de tous. Mais il se veut également pratique, et c'est pourquoi il se termine par un carnet où se trouve dressée la liste des plantes de la région et où sont proposées certaines " bonnes adresses " destinées à orienter le lecteur dans toutes ses pérégrinations horticoles.